Si la mondialisation demeure portée par des « dynamiques d’ouverture économique voire politique », elle se caractérise également par « l’émergence de nouvelles grandes puissances économiques et politiques non européennes et non occidentales, ainsi que le développement d’une série de tensions identitaires et géopolitiques » (Laurent Cohen Tanugi).
La mondialisation génère par ailleurs des risques de délocalisation non seulement des sites de production (débat Renault ou fermeture d’Opel à Anvers) mais aussi des centres de décision des entreprises et interpelle sur le rôle de l’Etat qui doit désormais réfléchir à sa propre attractivité comme « site ».
La crise économique a généré des aides et suscite des politiques nationales menées au nom du patriotisme économique, mais ces politiques sont-elles encore pertinentes ? Leur efficacité n’est elle pas limitée par les stratégies des groupes incités à se « globaliser" et par le cadre réglementaire qui a accompagné le développement des échanges internationaux et l’intégration des économies nationales, tout particulièrement en Europe ? Quelle est désormais la bonne échelle d’intervention : Etat – Europe - Monde ?
L’action de l’Etat conserve tout son intérêt si il s’agit d’identifier dans quelles conditions son territoire reste un « site » attractif et de quelle manière il peut soutenir les entreprises situées sur son territoire à se développer à l’extérieur. Mais dans quelle mesure ce rôle ne doit-il pas être attribué au moins en partie (principe de subsidiarité) à l’UE du fait de l’intervention du droit communautaire (effet utile du Marche Intérieur) qui limite la capacité d’action autonome nationale ?
La Suite… après notre Colloque annuel du Centre Européen de Droit et d'Économie du 28 janvier 2010
Viviane De Beaufort,
Professeur à l'ESSEC, Codirecteur du CEDE
Plus d'infos :
- Colloque annuel du Centre Européen de Droit et d'Économie du 28 janvier 2010
- Site web du Centre Européen de Droit et d'Économie
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